mercredi 13 janvier 2010

De belles retrouvailles en perspective!



PROLOGUE : LE CLOWN

Le clown, c'est celui qui dérange.

Qui n'est pas à sa place. Celui qui essaie en vain de bien faire, d'intégrer le groupe. Le clown, c'est celui qui dérange. Qui n'a pas sa place, qui enfreint sans relâche. Dans l'énorme. Dans la disproportion. Avec la satisfaction de celui qui accomplit sa tâche.

IL NE RESPECTE RIEN. Aucun code, aucune norme. RIEN. Tout ce qui peut se transgresser, il le transgresse, avec application, avec assurance. LE CLOWN N'A PAS SA PLACE dans une société. Il ne peut pas se fondre, s'adapter, se couler. Il est en bois quand il faut être en fer. En feu quand il faut être en eau. C'est un nomade, un étranger, un sans-papier. On l'applaudit quand il ne sort pas de sa piste. Cantonné sur sa scène, il est adulé comme une bête en cage. MAIS COMBIEN DE TEMPS UN CLOWN POURRAIT-IL RESTER EN LIBERTE? Le clown, c'est celui qui dérange, qui n'est pas à sa place. C'est l'impondérable, l'inopportun, l'intrus, le paria...




« SORRY ! » OU L'ECLATEMENT DES DIFFERENCES

Il y a un projet qui rassemble les griots et les marionnettistes, les gamelans et les diseurs de conte. Il y a une lignée entre faiseurs de masques de Bâle et les fêtes des morts au Mexique. Pourquoi avons-nous besoin de spectacle ?

"Nous sommes trois compagnies. Trois familles. Trois générations. Nous venons de vingt nationalités différentes. Et nous avons senti il y a peu l'urgence de travailler ensemble. De dire : peu importe qu'il s'agisse de cirque, de musique, d'art plastique ou de théâtre. Nous avons besoin de créer ensemble. De créer quelque chose qui nous ressemble, quelque chose d'hétéroclite, de chaleureux, de voyageur. Quelque chose qui raconte le chaos joyeux de nos existences.

Nous sommes des nomades. Nous transportons nos maisons. Nous sommes obligés d'avancer. D'alléger quotidiennement des convois qui se chargent quotidiennement. De prendre là où l'on trouve. De laisser là d'où l'on part. À force de croiser les chemins, nous avons appris que la vie jaillit des chocs et des contradictions.

Nous sommes trois compagnies, chacune avec un langage propre, chacune avec ses expériences et ses boîtes à outils. Mais nous avons tous choisi un jour de mettre au centre de notre travail ces chocs et ces contradictions. Chacun à sa manière, nous racontons ce qui nous oppose. Ce qui naît de la rencontre de l'hydrogène et de l'eau. Nous tous, Français, Indiens, Polonais, Suisse, Tziganes, Néerlandais, Suédois, Indonésiens ou Bosniaques; nous tous circassiens, maçons, musiciens, comédiens, paysans, écrivains, costumiers, décorateurs, commerçants, éclairagistes, peintres ou plasticiens, nous partageons la même passion pour jouer de ce qui nous sépare.

« Sorry ! » C'est ce que l'on dit quand la dissemblance est trop flagrante. Qu'on se retrouve inadapté, malgré la meilleure volonté, au point de provoquer un choc. Pardon. C'est au cours d'une improvisation où ce mot revenait incessamment qu'est née la gageure de ce nouveau spectacle.

Nous sommes trois compagnies. Le Footsbarn, le Cirque Werdyn et les Fusains. Trois familles. Trois générations. Trois castes. Trois cercles. Et ce que nous ferons ensemble parlera de tout ce qui nous divise et qui nous rend si riche. Nous sommes trois compagnies et nous ferons au centre d'un cercle de spectateurs, un spectacle de toutes nos directions contraires. A la croisée de regards qui convergent, nous irons au bout de nos divergences."

« Sorry ! » est le nouveau projet porté par le Footsbarn Travelling Theatre, et qui prendra la route en 2010.



Pour en savoir plus...

Source: www.epeedebois.com