dimanche 29 décembre 2013

Les conseils de Deburau à son fils (d'après la pièce de Sacha Guitry)



(...) Adore ton métier, c'est le plus beau du monde !
Le plaisir qu'il te donne est déjà précieux,
Mais sa nécessité réelle est plus profonde :
Il apporte l'oubli des chagrins et des maux.
Et ça, vois-tu, c'est encore mieux -
C'est mieux que tout, c'est magnifique et tu verras,
Tu verras ce que c'est qu'une salle qui rit,
Tu l'entendras.
ça, c'est unique, mon chéri.
Oh ! Le bruit que ça fait, tu verras, c'est très beau.
Imagine un très grand silence :
On vient de lever le rideau.
Un silence absolu, complet...
On entendrait voler un imprèsario !
Soudain, tu viens de faire une chose qui plaît,
Un geste inattendu, comique... et ça commence
Tout à coup !
Car ça commence d'un seul coup.
Et voilà
Le silence rompu qui vole en mille éclats !
Le public s'abandonne à l'immense rafale
Qui gronde et le secoue -
Et le rire au galop qui traverse la salle
Emporte tout,
Les chagrins, les soucis
Et les peines.
Et comprends bien ceci,
Comprends que c'est pour ça qu'ils viennent.
A ceux qui font sourire on ne dit pas merci -
Je sais, oui, ça ne fait rien,
Sois ignoré.
Va donc laisser la gloire à ceux qui font pleurer.
Je sais bien qu'on dit d'eux qu'ils sont " les grands artistes " -
Tant pis, ne sois pas honoré.
On n'honore jamais que les gens qui sont tristes.
Sois un paillasse, un pitre, un pantin - que t'importe !
Fais rire le public, dissipe son ennui,
Et, s'il te méprise et t'oublie
Sitôt qu'il a passé la porte,
Va, laisse-le, ça ne fait rien,
On se souvient
Toujours si mal de ceux qui vous ont fait du bien !
Mais, peut-être qu'un jour alors tu connaîtras
Ce bonheur ignore de la gloire ephémère,
Ce bonheur qu'on n'achète pas -
Oui, peut-être qu'un jour tu seras populaire !
Et ça, vois-tu, c'est presque aussi bon que l'amour.
(...) 

jeudi 4 juillet 2013

Sakura


S'épanouir grâce à ton regard posé sur moi.
La vie est courte.
Elle est belle aussi, je l'ai décidé...enfin.

lundi 10 décembre 2012

Ivan Meštrović (1883-1962)


"Vestale" (1917)




"Fontaine de la vie" (1905)




"Artiste au travail - Auguste Rodin" (1914)




"Job" (1946)




"Starica" (1908)



IVAN MESTROVIC

L'EXPRESSION CROATE

18 SEPTEMBRE 2012 AU 13 JANVIER 2013 au MUSEE RODIN





mercredi 18 juillet 2012

5 avril 1993...Cérémonie des Molières

"L'acteur de théâtre est un acteur avant tout non enregistré. Il provoque de la part du public un consensus différent chaque soir sur le sens de la pièce et la valeur de son travail. Parce que l'acteur de théâtre n'est pas le même acteur d'un soir sur l'autre et le public non plus n'est pas le même. Il peut avoir des principes voire une éthique ; il ne dépend que d'une seule loi convaincre. Et il ne dispose d'aucun support technologique pour cela. Il doit pouvoir se glisser entre l'inconscient de l'auteur et le philtre de son écriture. Il doit pouvoir mener sa propre enqûete sur l'inspiration souvent mystérieuse de cet auteur et la mise en mots de son texte ; Etre l'artisan incarné de cette alchimie. Contrairement à ce que demande le cinéma, il n'est pas le photographe de la vie ; la vie il la transcende, il en est la caisse de résonance. A une époque informatisée jusqu'au paroxysme, où le consommateur d'images s'apparente de plus en plus à une foule solitaire, où les maîtres de la technologie n'ont jamais autant parlé de communication, je pense que le théâtre est une des dernières expériences qui soit encore proposée à l'homme pour être vécue, mais vraiment vécue collectivement ! Et l'acteur de théâtre est le magicien de cette expérience". Laurent Terzieff

mercredi 27 juin 2012

"La Danaïde" par Auguste Rodin (1889-1890)

Rodin choisit non pas, comme dans l’iconographie traditionnelle, le moment du remplissage mais celui du désespoir devant la stérilité et l’inanité de la tâche. Épuisée, la Danaïde repose la tête « comme un grand sanglot » sur son bras. Sa chevelure répandue, que Rainer Maria Rilke disait « liquide », se confond avec l’eau qui s’écoule de sa jarre. Son corps est poli comme de l'ivoire, tandis que le bloc de marbre dont elle semble émerger est taillé beaucoup plus sommairement, gardant la trace des outils. Apollinaire, dans son recueil de poèmes "Alcools", fait référence aux Danaïdes dans le vers "Ô mes tonneaux des Danaïdes", car sa peine est censée se prolonger et durer sans fin, à l'image du tonneau percé de l'éternité.

mardi 22 mai 2012

Extrait d'une oeuvre...

"La matière la matière des sons leur texture m'est offerte m'est ouverte leur texture jusqu'à la torture étrangement manipulés m'éprouvant, les sons innombrables qui me disjoignent autrement me joignent, m'unifient, s'unifient Enveloppements ! Envahissement Soie dans les fibrillations" Henri Michaux, Face à ce qui se dérobe, Gallimard 1975, p. 97.

jeudi 1 mars 2012

En soi...


J'ai écrit le mot "sérénité" sur google pour voir les images que l'on pouvait me proposer. Voici l'une d'entre elles, réalisée par Xavier Rey. Au-delà du fait qu'elle me plaît, le nom qui a été donné à cette photo a retenu mon attention: "Individualité". C'est évidemment cohérent avec ce qu'a voulu rendre l'artiste.
Mais là où ça fait sens pour moi, c'est que cela me conforte dans l'idée que pour atteindre une forme certaine de sérénité, il ne faut pas hésiter à se concentrer sur soi pour mieux avancer et y voir plus clair. S'écouter, se faire confiance, prendre soin de soi.
Je m'offre ce droit.