"Les habiles, les jongleurs de mots sont plus éloignés de la poésie que cet homme qui - sans parole aucune - se défait de sa journée, le regard levé vers un arbre, ou le coeur attentif à la voix d'un ami."
Les habiles, les sculpteurs de gestes, sont plus éloignés de la danse (…) que cet homme etc.
Les habiles, les agenceurs de couleurs sont plus éloignés de la peinture (…) que cet homme etc.
dire à Andrée Chédid ceci :
“cet homme qui – sans parole aucune – se défait de sa journée, le regard levé vers un arbre, ou le cœur attentif à un ami”
qui se défait de quoi au juste, c'était quoi cette journée
peut-être bien une journée épuisante, parce que justement c’est un poète : une journée passée à poursuivre cet accord de mots, ce jonglage de syntaxe, cette habileté de paroles tout à fait hors d’improvisation… insaisissable.
L'habileté et le jonglage n'ont rien de méprisable, ils sont une conquête à force de sueur, leur maîtrise fait partie de la quête poétique au service de l'émotion
Quand à celui qui se défait de sa journée s'il n’est pas poète, alors… Qu’il parle à un ami, première délivrance, ou qu’il regarde un arbre, deuxième apaisement, peut-être aura-t-il une troisième joie encore, celle de trouver dans un poème, dans un bel accord de mots, la peine et le travail qu’il a dépensés dans sa journée, changés en grâce
d'où viennent les mots?de la pensée? est-ce que les mots sont la réalité? est-ce qu'au contraire ils ne séparent pas l'être humain de la réalité? et celui qui ne voit pas l'arbre à travers le filtre de ses mots et de ses pensées, n'est-il pas capable de voir l'arbre pour ce qu'il est, dans sa globalité?n'est-il pas en lien direct avec son ami? et quand cet état d'attention est, reste-t-il de la place pour une journée qui n'est déjà plus qu'un souvenir?ou au contraire, l'espace n'est-il pas uniquement rempli par le moment présent?
2 commentaires:
C’est curieux ce statut poétique à part.
Pourquoi Andrée n'écrit-elle pas :
Les habiles, les sculpteurs de gestes, sont plus éloignés de la danse (…) que cet homme etc.
Les habiles, les agenceurs de couleurs sont plus éloignés de la peinture (…) que cet homme etc.
dire à Andrée Chédid ceci :
“cet homme qui – sans parole aucune – se défait de sa journée, le regard levé vers un arbre, ou le cœur attentif à un ami”
qui se défait de quoi au juste, c'était quoi cette journée
peut-être bien une journée épuisante, parce que justement c’est un poète :
une journée passée à poursuivre cet accord de mots, ce jonglage de syntaxe, cette habileté de paroles tout à fait hors d’improvisation… insaisissable.
L'habileté et le jonglage n'ont rien de méprisable, ils sont une conquête à force de sueur, leur maîtrise fait partie de la quête poétique au service de l'émotion
Quand à celui qui se défait de sa journée s'il n’est pas poète, alors… Qu’il parle à un ami, première délivrance, ou qu’il regarde un arbre, deuxième apaisement, peut-être aura-t-il une troisième joie encore, celle de trouver dans un poème, dans un bel accord de mots, la peine et le travail qu’il a dépensés dans sa journée, changés en grâce
d'où viennent les mots?de la pensée?
est-ce que les mots sont la réalité?
est-ce qu'au contraire ils ne séparent pas l'être humain de la réalité?
et celui qui ne voit pas l'arbre à travers le filtre de ses mots et de ses pensées, n'est-il pas capable de voir l'arbre pour ce qu'il est, dans sa globalité?n'est-il pas en lien direct avec son ami?
et quand cet état d'attention est, reste-t-il de la place pour une journée qui n'est déjà plus qu'un souvenir?ou au contraire, l'espace n'est-il pas uniquement rempli par le moment présent?
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